L’atopie du chien

La dermite atopique est définie comme une réaction cutanée suite au développement d’anticorps contre des allergènes de l’environnement (aéroallergènes). A cette définition, on associe l’allergie alimentaire. Elle est à distinguer des dermites de contact dont les symptômes sont parfois similaires.

 

La dermatite atopique canine est une maladie inflammatoire et prurigineuse de la peau, à prédispositions génétiques, le plus souvent due à des allergènes environnementaux.

Les chiens atopiques présentent des démangeaisons préférentiellement localisées au niveau de la face, des oreilles, de la partie supérieure du tronc ou des extrémités, entre cuisses et sous les aisselles.

Les démangeaisons de la face peuvent entraîner des lésions oculaires, principalement des paupières et de la conjonctive.

L’âge d’apparition est souvent situé entre 6 mois et 7 ans, avec des apparitions plus précoces notamment chez les Shar-Peï,  le Bouledogue Français, le Labrador et  le West Highland White Terrier.

 

Des études ont montrés que la prédisposition génétique de certaines races et certaines familles de chien, vient d’une anomalie au niveau d’un gêne : défaut de synthèse de la barrière lipidique cutanée engendrant une augmentation de la perméabilité épidermique (passage d’allergènes dans la peau). Des facteurs environnementaux, comme l’utilisation de savons et de détergents, ont le même effet, probablement suite à une augmentation du pH (inhibant la synthèse de la barrière lipidique cutanée).  La forte association entre les défauts génétiques de la barrière cutanée et les attaques environnementales avec la dermite atopique fait penser que les troubles fonctionnels de la barrière épidermique sont un facteur primaire dans le développement de l’atopie.

Les allergies alimentaires, l’environnement (allergènes aériens, produits irritants), les infections cutanées et le stress ont une place importante dans l’apparition des symptômes.
Chez le chien de nombreuses inconnues demeurent, mais chez l’enfant on a trouvé une association entre l’allergie à l’œuf et des manifestations allergiques respiratoires. L’aliment pourrait jouer un rôle à la fois inducteur et d’exacerbation de l’allergie alimentaire. 

Pourquoi le chien se gratte : le nombre de nerfs périphériques au niveau de la peau se multiplie par 2 lors d’atopie sans lésions et par 5 lors de lésions chroniques. Les cytokines libérées lors de contact allergique auraient une action prurigineuse en stimulant les nerfs.

Comment gérer l’atopie ! Attention elle ne se traite pas.

 

  1. Eliminer le ou les allergènes quand cela s’avère possible (les pollens et acariens sont difficiles à combattre !) , Eliminer LA PUCE ! Sur un chien atopique : zéro puce.
  2. Désensibilisation : elle demande un suivi important de la part du propriétaire. Elle améliorerait les symptômes chez certains chiens mais restent très aléatoire au niveau des résultats.
  3. Protecteurs cutanés: L’utilisation de cosmétiques permettant de restaurer la barrière cutanée peut également être tentée. En médecine humaine, un essai récent a montré l’intérêt de l’huile de coco vierge et l’huile d’olive vierge sur le desséchement de la peau atopique. Il est important d’hydratée la peau, la couche lipidique faisant défaut chez le chien atopique : shampooing hypoallergenique, spray hydratant calmant , crème…
  4. Alimentation contrôlée: l’utilisation d’hydrolysat de protéines végétales comme seule sources de protéines permet de diminuer les éventuelles réactions intestinales sachant que le tissu lymphoïde intestinal est le plus important organe immunitaire d’un individu.
  5. Acide gras insaturés : ils sont rarement efficaces seuls ou quand ils sont administrés en dehors d’une prise en charge globale de l’alimentation. Lors d’utilisation contrôlée, ils permettent de diminuer le prurit et améliore la qualité de la peau et du pelage
  6. Antibiotiques et antifongiques :Les multiplications bactériennes et de champignons au niveau cutané sont très fréquentes lors d’atopie. L’infection cutanée étant un facteur important de l’évolution symptomatique, un traitement systématique des chiens présentant une prolifération bactérienne et fongique cutanée est recommandé. L’intérêt d’instaurer un traitement antibiotique/fongique par voie générale ou locale demeure par contre discuté lors d’absence de signes.
  7. Phytothérapie: nombreuses préparations permettent de réduire les symptômes et les crises . 
  8. Anti-histaminiques : ils peuvent s’avérer intéressants mais leur action est très aléatoire
  9. Ciclosporine : le coût est la limite principale de ce traitement pour les grands chiens. Mais elle donne de très bons résultats.
  10. Corticoïdes : largement employés en raison de leur rapidité d’action, leur usage devrait être limité aux crises de prurit et aux cas rebelles aux autres traitements. Un effet rebond existe (le chien se gratte encore plus à chaque crise).

Nombreux sont les chiens qui se grattent, tous ne sont pas atopiques mais ceux qui le sont c’est  pour toute leur vie. Le traitement doit être rigoureux, il ne s’agit pas de traiter par ci par là avec n’importe quel produit sans en vérifier l’innocuité. Les corticoïdes sont à utiliser avec grande précaution ! Trop de chiens le sont en permanence avec les effets secondaires irréversibles qui vont avec  (Cushing, diabète, atopie exacerbée à chaque crise…).

 

Le traitement des puces est primordial. Un chien atopique sera d’autant plus sensible aux piqûres de puces.  

 

 

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